4) Magie du trail, „Zero“, Neige & Faim du Randonneur – Deuxième semaine sur le PCT

Ma deuxième semaine sur le PCT est passée en un éclair; et pourtant, il s’est passé beaucoup de choses. L’un des moments forts fut ma première magie du trail ou „trail Magic“.

Magie du Trail

La „Trail Magic“ c’est un terme qui a une signification bien particulière sur le PCT (et d’autres longs sentiers). Il désigne les gestes de gentillesse inattendus de la part de personnes qui veulent faire plaisir aux randonneuses et randonneurs. Cela peut être une boisson fraîche, des fruits, un trajet en voiture vers la ville ou, comme dans mon cas : des pancakes au petit matin. „Legend” et „Bee”, deux personnes au grand cœur, nous ont surpris un matin avec leur petit réchaud à gaz et ont préparé des pancakes pour tous les randonneurs qui croisaient leur chemin. Autant dire qu’en plus de ravir nos nos estomacs, ils ont aussi touchés nos cœurs.

„Zero“

Un autre mot du vocabulaire des „thru-hikers“ : Zero. Cela signifie un jour de repos, soit zéro kilomètre parcouru. J’ai pris mon premier Zero à Idyllwild, un charmant petit village de montagne entouré de grands arbres. Là-bas, je me suis offert une vraie douche chaude, une pizza, un burger et des provisions fraîches. Quel bonheur !

Neige

Si j’ai choisi ce moment pour faire une pause, c’est aussi à cause de la météo : il faisait froid, il y avait du vent, de la pluie et de la neige annoncée. J’avais prévu de monter le San Jacinto, une montagne de plus de 3000 mètres. Elle ne se trouve pas directement sur le PCT, mais nécessite un petit détour. Le jour après mon Zero, le ciel était parfaitement dégagé : soleil éclatant, air frais, visibilité au top. C’était le moment idéal. L’ascension fut exigeante, mais les paysages étaient à couper le souffle : un vrai moment fort de cette aventure. Oui, vous l’aurez compris, j’aime m’ajouter des challenges supplémentaires.

Faim du randonneur

Cette semaine, j’ai aussi fait la connaissance d’un nouveau compagnon qui ne me quittera sans doute plus : la faim du randonneur ou „hiker hunger“ en anglais. C’est l’appétit soudain et énorme qui s’installe après quelques jours ou semaines sur le trail. Mon corps semble avoir compris que je lui demande des milliers de calories par jour et il réclame son dû. Beaucoup. J’ai dû me contrôler pour ne pas dévorer tous mes snacks avant midi. Gérer les rations devient un art et un défi mental quotidien.

Bref, cette deuxième semaine fut marquée par des rencontres, du repos, des petits miracles et un estomac qui grogne. Le sentier m’enseigne chaque jour quelque chose sur le monde, sur les autres, et surtout : sur moi-même.

Ah, au fait – je suis désormais arrivée à Big Bear Lake, ce qui veut dire que j’ai déjà parcouru 10 % du PCT.