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5) Luxe, serpents à sonette et montagnes russes

  • Photo du rédacteur: Yann Roma
    Yann Roma
  • 17 avr.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 19 avr.

La monté à Baden-Powell
La monté à Baden-Powell

Quand on pense au Pacific Crest Trail, on imagine souvent la poussière, la chaleur, les jambes fatiguées et les campements simples en pleine forêt. Et oui, tout cela fait bien partie de l’aventure. Mais parfois, le trail nous surprend de manière totalement inattendue. Par exemple, avec un luxe absolu.


À Big Bear Lake, j’ai eu la chance de passer une nuit chez Michael, un Allemand installé depuis plusieurs années aux États-Unis. Avec deux autres randonneurs, nous avons été accueillis gratuitement chez lui. Et ce qu’il propose est tout simplement incroyable : un lit confortable, une vraie douche, une machine à laver, une terrasse agréable, et même un fauteuil de massage (!)… magique pour les muscles fatigués.

Et comme si cela ne suffisait pas, Michael et sa femme Mary-Ann nous ont préparé un délicieux dîner. C’est impressionnant de voir à quel point certaines personnes sont généreuses et accueillantes avec les randonneurs du PCT. Nous nous sommes vraiment sentis très chanceux.


Quelques jours plus tard, à Wrightwood, j’ai également été hébergé chez une Allemande. Là aussi, l’accueil était chaleureux, les échanges enrichissants et l’ambiance très agréable. Deux belles rencontres humaines, qui resteront gravées.


Mais la nature elle aussi sait offrir du luxe. Deux jours après Big Bear, j’ai passé la nuit près de sources chaudes naturelles et j’ai pu m’y baigner après une longue journée de marche. Pas de Wi-Fi, pas d’électricité, mais un vrai moment de détente au cœur de la nature.


Cette semaine, j’ai aussi eu ma première rencontre avec un serpent à sonnette. Il était là, juste à côté du sentier, immobile mais bien visible. C’est vrai que ça surprend. Mais en réalité, les serpents à sonnette n’attaquent pas sans raison. Ils préviennent en faisant du bruit. Il suffit de garder ses distances et de ne pas les déranger. Et chacun continue son chemin.


Sinon ? Comme toujours : ça monte, ça descend. Le trail est une vraie montagne russe physiquement et mentalement. Cette semaine, un moment marquant a été la montée du Mont Baden-Powell après Wrightwood. Il y avait encore de la neige, l’air était frais, la montée exigeante. Mais la vue depuis là-haut valait largement l’effort : avec un panorama impressionnant sur des paysages désertiques, des forêts denses et de lointaines chaînes de montagnes. Puis vient la descente. Encore et toujours.


À ce sujet, un détail que beaucoup ignorent peut-être : le sud de la Californie, c’est-à-dire le début du trail, n’est pas uniquement désertique. Bien sûr, il y a des cactus, de la poussière et des zones très sèches, mais aussi des forêts luxuriantes, des montagnes enneigées et des nuits froides. Ce premier tiers du PCT est beaucoup plus varié qu’on ne l’imagine. Plus tard viendront les Sierras, puis l’Oregon et enfin l’État de Washington. Chaque section a son propre caractère.


Je marche maintenant depuis plusieurs jours avec trois autres randonneurs : on forme une petite « trail family ». On ne randonne pas forcément côte à côte toute la journée, mais on avance ensemble, on partage le dîner, et on installe nos tentes au même endroit.

Je suis souvent le premier à partir le matin (c’est mon moment préféré). Quand le ciel commence à s’éclaircir, que les oiseaux se mettent à chanter et que tout s’éveille doucement; c’est là que la marche devient fluide et presque méditative.

Ma « trail family » est composée de Missy, une marathonienne et ultra-traileuse américaine, de son fils Carl, qui est médecin, et d’Oliver, un jeune Norvégien d’Oslo. On avance à un rythme similaire, et c’est agréable de pouvoir partager le quotidien, les impressions, les moments drôles et aussi les coups de mou.


J’ai aussi fait de nombreuses autres rencontres intéressantes : un ingénieur de la NASA, un homme âgé du Zimbabwe, ou encore un couple avec un enfant de cinq ans. Bien sûr, ils parcourent moins de kilomètres par jour et ne feront peut-être pas tout le chemin jusqu’au Canada, mais leur courage m’a vraiment impressionné.


En parlant de kilomètres : en ce moment, je marche en moyenne 30 kilomètres par jour. Il m’est déjà arrivé de dépasser les 40 km, mais il y a aussi des jours plus courts. On verra bien quelle sera ma plus longue distance à la fin.

Il existe aussi quelques challenges non officiels sur le trail. Par exemple, le défi des 24 heures, où il faut marcher sans s’arrêter pendant une journée complète. Ou le « Oregon Challenge », qui consiste à traverser l’Oregon en deux semaines. Et encore le défi des 50 km en une journée.

Je ne compte pas faire le Oregon Challenge, je veux prendre le temps de savourer. Mais qui sait : peut-être que je tenterai les deux autres…



 
 
 

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